La lecture. C’est une manière de recevoir des informations par la
compréhension d’écriture. Un acte si simple, et pourtant si omniprésent dans
nos vies. Tellement naturel que cet agissement est devenu un réflexe ; comme
nous respirons sans y réfléchir, la démarche de lire est inconsciente, automatique.
Avez-vous déjà essayé de regarder un mot, une phrase en essayant de ne pas
les lire ? Il est impossible de dissocier les lettres et de ne pas s’attacher
au sens de ce que nous voyons. D’ailleurs, un test assez simple consiste à lire
un texte dans lequel les lettres des mots ont été mélangées (voir ci-dessous) et révèle rapidement qu’il est assez aisé d’en comprendre le sens, bien
qu’aucun des mots n’ait été écrit correctement.
Nous sommes forcés de constater que le marché du livre électronique
est indéniablement croissant, la principale justification à cela étant la
praticité du format numérique des livres.
Et les chiffres le prouvent : aux États-Unis et en Grande-Bretagne
il constitue 15 à 20% des parts de marché du livre. Si la France résiste encore
et toujours à l’envahisseur avec seulement 4,5% de vente par rapport au format
papier en 2013, le format numérique enregistre tout de même pour l’année 2014
une progression de 110% avec 2 millions d’e-books vendus en 2014 [1]. Le livre coûterait
en moyenne 6 fois plus cher que son homologue numérique (3€ contre 0,50€), mais
la marge réalisée est bien supérieure dans le cas de l’e-book avec un prix
moyen de 9,99€ (soit 20 fois le coût de la production) contre un prix moyen de
20€ pour le format papier (6 fois le coût de la production). [2]
La durée de vie d’un livre est quasiment illimitée, alors qu’on peut
estimer la durée de vie d’une liseuse à une dizaine d’années. Cette dernière
peut sembler plus écoresponsable à l’utilisateur non-averti, car elle a l’avantage
d’économiser la création de nombreuses feuilles de papier et nécessitant ainsi de
l’eau et du bois. L’impression nécessite également de l’encre qui est tout sauf
un produit naturel. Il ne faut cependant pas oublier que la fabrication de l’appareil
de lecture a lui aussi une empreinte carbone non négligeable, due à l’extraction
des matières premières pour réaliser les composants électroniques et tout le
boîtier d’une liseuse. Il est donc difficile de différencier les 2 formats sur
cet aspect écologique. [3]
Le format numérique a tout pour plaire ; un appareil aux
dimensions réduites, léger, donnant accès à des centaines d’ouvrages, et à un
tarif relativement intéressant par rapport à l’achat du même nombre de livres
au format papier. De plus, la liseuse offre beaucoup d’options qui ne peuvent
laisser le consommateur indifférent : la possibilité de stocker un grand
nombre d’ouvrages à la fois, la sélection de passages dans un texte pour
permettre une copie ou une recherche sur internet. Certains appareils offrent
même des options multimédias permettant la lecture de musiques, de vidéos, ou
encore de naviguer sur le web. La possibilité de pouvoir lire sans besoin de
source de lumière extérieure est également un atout non négligeable du livre
numérique, qui devient en quelque sorte le couteau suisse de l’amateur de
littérature : transportable et utilisable en toutes circonstances, pour un
tarif qui reste abordable.
Les défenseurs du format papier expliquent que toute l’authenticité
et l’émotion qui se dégage de ce qui s’appellerait un « vrai livre »
; par exemple, l’un des arguments les plus avancés par la communauté réfractaire
à la technologie demeure « l’odeur du papier neuf ». Il
peut également être annoté, corné, surligné, souligné, il possède une histoire, un vécu …
et l’on peut d’ailleurs en deviner l’âge au « degré de jaunisse » de ses pages. Ce format
a aussi le gros avantage d’être reposant pour la tête et les yeux : à l’ère
du tout-numérique, lire pour s’évader perd tout son sens si c’est pour
finalement se retrouver derrière un écran. Et comment peut-on confronter la
chaleur d’une librairie où l’on peut se laisser aller à rêver dans les rayons
au fil des quatrièmes de couverture, en comparaison avec un achat d’un e-book sur
un site web glacial, distant et impersonnel ? [4]
Le lecteur averti se retrouve alors confronté à un dilemme : succomber
aux charmes et aux options multiples d’une liseuse flambante neuve ou se restreindre
au traditionnel et encombrant livre composé de vulgaires feuilles de papier ? Faire
son choix entre le pragmatisme et les émotions. Malgré la croissance de leur
concurrent des mesures sont prises pour la défense des livres papiers : en
France par exemple, les livres sont protégés par plusieurs lois, entre autres
la loi Lang (1981) qui assure aux lecteurs un prix à peu près équivalent dans
toutes les librairies : « [ce]
n'est pas seulement une question économique mais bien une vision du monde. Les
Français considèrent les livres comme un bien culturel à part. (…) Quant au
gouvernement français, il considère le livre comme "un produit de première
nécessité" au même titre que l'électricité, le pain et l'eau. » [5]
Simon CHAPUY
le Mardi 3 Février 2015
le Mardi 3 Février 2015
Bibliographie
[1]
Driss UPPR, (2014, Octobre), « Livre
numérique VS livre papier, quel avenir ? », L’Express : Express
Yourself [en ligne], [http://www.lexpress.fr/culture/livre/livre-numerique-vs-livre-papier-quel-avenir_1616177.html],
(consulté le 3/2/2015)
[2]
Gregory Vereecque (2013,
Juillet), « Livre VS E-book : le match », Radins.com [en ligne], [http://www.radins.com/dossiers/livre-vs-e-book-le-match,1317.html],
(consulté le 3/2/2015)
[3]
Anabelle (2011, Novembre), « Livre
papier vs livre numérique : lequel est le plus écolo ? », Consoglobe.com [en ligne], [http://www.consoglobe.com/livre-papier-vs-livre-numerique-lequel-est-le-plus-ecolo-cg],
(consulté le 3/2/2015)
[4]
Florian Geuppert (2013,
Décembre) « E-book vs livre imprimé : une histoire de goûts ? », Journal du Net [en ligne], [http://www.journaldunet.com/media/expert/56039/e-book-vs-livre-imprime---une-histoire-de-gouts.shtml],
(consulté le 3/2/2015)
[5]
Pamela Druckerman (2014,
Juillet), « Acheter un livre, un acte politique ? », The New York Times [en ligne], [http://www.courrierinternational.com/article/2014/07/16/acheter-un-livre-un-acte-politique],
(consulté le 3/2/2015)
Ah Simon, je suis bien d'accord avec toi : C'était mieux avant !! Honnêtement, je ne sais pas comment les gens font pour lire avec une liseuse car lire devant ce format me fatigue juste beaucoup trop. Dans le même esprit, il est maintenant possible de télécharger sur l'iStore (j'imagine qu'il en est de même sur Google Play) des livres gratuits. C'est ce que j'ai fait car je voulais lire Moby Dick. Cependant au bout de 30 pages, j'étais juste incapable de continuer. Et puis l'avantage d'un livre aussi, c'est qu'on peut facilement revenir en arrière si on a oublié un passage, ce qui est franchement utile quand il arrive de rêvasser en lisant son bouquin :)
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